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Crise agricole : témoignage de Joëlle et Bernard Ferlay, maraîchers à Alterconso

Joëlle et Bernard Ferlay, maraîchers au sein de la coopérative, partagent leur point de vue par rapport aux revendications du monde agricole.


Il ne vous aura pas échappé que le monde agricole vient de vivre deux semaines agitées…

Pour revenir sur cette forte mobilisation, nous voulions vous partager un texte écrit par Joëlle et Bernard, maraîchers au sein de notre coopérative.

Nous tenons également à en profiter pour vous remercier encore, au nom de l’ensemble des producteurs ainsi que de l’équipe salariée, pour le soutien à cette agriculture locale et biologique ainsi qu’à la juste rémunération des paysans que vous effectuez chaque jour en consommant les produits d’Alterconso !

« Chers Alterconsommateurs,

Il ne vous aura pas échappé que le monde agricole est en crise. Trop de paysans ne retirent pas de revenu suffisant de leur activité car les prix de vente imposés par les industriels et la grande distribution sont trop faibles. Il y a souvent trop de démarches administratives qui alourdissent le temps de travail…

Pour notre part, si nous partageons le constat, on ne partage souvent pas les solutions proposées par le mouvement.

– moins de normes environnementales et sociales c’est plus de pesticides, de nitrates, moins de biodiversité et de la main d’œuvre sous payée

– des exonérations de taxe sur le GNR (fuel utilisé par l’agriculture), c’est plus de gaz à effet de serre et de réchauffement climatique. Un maraîcher breton s’exprimait jeudi matin sur une radio nationale pour dire que le prix du GNR impactait fortement son revenu. Il consommait 300 litres de GNR par jour ! On en consomme personnellement 500L par an !

– les traités de libre échange (Mercosur, CETA) qui permettent l’importation de denrées agricoles à bas prix sont une des causes principales de la faiblesse des prix. Mais ce libéralisme est toujours encouragé par les décideurs politiques et syndicaux.

– On pourrait parler également des subventions PAC, inégalitaires, car proportionnelles à la surface cultivée au lieu de l’être au nombre d’actif. Certains empochent des centaines de milliers d’euros alors que d’autres n’ont pas d’aides. N’est ce pas injuste ?

Au delà des revendications : garanties de prix, assouplissements de normes…, il nous semble que la question du modèle agricole à soutenir est primordiale.

Toujours moins de paysans sur des fermes toujours plus grandes ? ou davantage d’agriculture biologique et paysanne sur des fermes à taille humaine ?

En conclusion, nos systèmes plus économes, de proximité, bio sont aussi plus durables.

Et vous avez, nous avons tous, un pouvoir énorme entre les mains : consommer bio, local et de saison, c’est sans doute la meilleure façon de nous soutenir.

Au plaisir de vous retrouver prochainement.

Joëlle et Bernard FERLAY »