UNE ENTREPRISE DE L’ESS

L’ESS, en constant développement, ouvre de nouvelles voies pour produire, consommer et décider autrement.

 

 

 

Loin d’être à la marge, l’ESS représente 10% du PIB en France

L’ESS qu’est ce que c’est?

L’Economie Sociale et Solidaire regroupe toutes les structures qui cherchent à donner un sens social à leur action: le but n’est pas l’enrichissement, mais le projet économique est au service d’une finalité plus sociale qu’économique. Il s’agit le plus souvent d’un projet de développement local dans le respect des humains et de l’environnement.

Ces acteurs proposent de nouvelles voies pour produire, consommer et décider autrement, dans des champs d’action très diversifiés.  Ainsi, une épicerie, une crèche, une entreprise de comptabilité, une association de défense des droits humains, une banque, peuvent toutes appartenir à l’ESS, sous couvert qu’elles en partagent les valeurs.

 

Les valeurs de l’ESS

Toutes ces structures très diverses se retrouvent autour de valeurs communes :

• une finalité visant l’intérêt général ou collectif – lutte contre l’exclusion, insertion sociale ou professionnelle, lutte contre le gaspillage alimentaire, etc. ;
• une gouvernance guidée par la démocratie – un individu = une voix ;
• une lucrativité limitée – encadrement des échelles de salaires, répartition équitable des bénéfices, etc. ;
• une approche territoriale pour répondre à des besoins identifiés sur le terrain – les activités sont non délocalisables.

 

AlterConso dans tout ça?

AlterConso , par sa démarche de développement d’un commerce équitable écologique, local et bio, de rapprochement des consommateurs et des paysans et de mise en place de formes de travail alternatives, s’inscrit totalement dans l’ESS.

Et pour mieux défendre ces valeurs, AlterConso a choisi de se définir en une forme de société coopérative: la SCIC.

LA SCIC ALTER-CONSO

D’abord née sous la forme d’une association en 2006 à Lyon, Alter-Conso devient une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) en février 2008.

Son objectif est de promouvoir des modes de consommation responsables au sein d’une économie solidaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La coopérative Alter-Conso, ce sont donc des producteurs, des citoyens-consommateurs et des salariés qui travaillent ensemble pour une alimentation locale, de qualité et accessible sur l’agglomération lyonnaise.

Sociétés coopératives: la SCOP et la SCIC

Les sociétés coopératives sont des nouvelles formes d’entreprises de l’ESS en plein essor et se retrouvent sous 2 formes juridiques: les SCOP, largement majoritaires, et les SCIC.

Les SCOP, Sociétés Coopératives et Participatives (ou parfois Sociétés Coopératives de Production) sont régies par 4 grands principes:

• les salariés possèdent l’entreprise: ils détiennent la majorité du capital.

• il y a un partage équitable du pouvoir, des risques, de l’information et des profits entre les salariés. Les grandes décisions sont votées en Assemblée Générale où chaque salarié, peu importe sa part au capital, représente une voix, selon le principe une personne = une voix. Le dirigeant ou gérant est élu par les salariés. Au minimum 25% des bénéfices sont réintégrés au fonctionnement de la société et le reste est réparti équitablement entre les salariés.

• la mise en commun des savoir-faire de tous et toutes pour monter ensemble un projet qui perdurera.

• l’identité de la scop repose sur les spécificités du territoire sur lequel elle est née et s’est développée.

Mais si la société a un projet plutôt d’utilité sociale, qu’il s’inscrit dans l’environnement, les droits humains, la culture, l’éducation… alors elle peut se former sous un nouveau statut: la SCIC. La SCIC partage les principes de la SCOP, à la différence de:

• Tous les acteurs d’un projet peuvent être associés au sein de la société et peuvent prendre part au capital: bénéficiaires, bénévoles, collectivités territoriales, entreprises partenaires…

• la répartition des bénéfices parmi les sociétaires est plus limitée: Au moins 57,5% des profits doivent être réinjectés dans la société.

 

Concrètement, à AlterConso, ça signifie quoi?

Multi-sociétariat et gouvernance démocratique

La direction d’AlterConso se fait de manière collégiale et regroupe tous les acteurs qui ont un lien avec la société. Ils possèdent tous des parts du capital et ce de manière équitable.

Les producteurs, les consommateurs et les salariés sont réunis en 3 collèges possédant chacun 30% de la société et pesant à hauteur de 30% dans les décisions prises en assemblée générale. Les 10% restant sont dédiés au collèges des sympathisants qui peut réunir des associations partenaires, des lieux de distribution, des anciens salariés… Au sein de ces 4 collèges, la même règle fondamentale s’applique: 1 personne = 1 voix.

L’AG, qui se réunit une fois par an et à laquelle sont conviés tous les partenaires, prend les décisions structurantes d’AlterConso.

Vous trouverez ICI toutes les informations et les documents relatifs à la prochaine AG.

Les Conseils de Coopération, qui ont lieu 1 fois par mois, ont vocation à mettre en oeuvre les motions votées en AG, à préparer l’AG à venir et parfois à prendre des décisions en lien avec la vie quotidienne d’AlterConso qui ne peuvent pas attendre le rendez-vous annuel de l’AG. Les collèges des producteurs, des salariés et des consommateurs élisent chacun 2 personnes qui siégeront et les représenteront en conseil de coopération: Ce sont des co-gérants. Cependant chaque sociétaire est invité à participer au conseil de coopération.

Implantation territoriale

AlterConso, avec la création d’un commerce équitable local en circuit court entre les Monts du Lyonnais et l’agglomération lyonnaise, participe à la dynamisation du territoire. La coopérative est aussi créatrice d’emplois, puisque ce sont 8 salariés coopérateurs qui travaillent aujourd’hui pour AlterConso.

Lucrativité limitée

A AlterConso, aucun des bénéfices n’est réparti entre les sociétaires. 100% des bénéfices sont réinjectés dans le fonctionnement de la société.

Tous les aspects financiers sont discutés et décidés ensemble afin que chacun puisse vivre et consommer correctement et que la sécurité financière de la coopérative soit assurée: les taux de fonctionnement, les prix des paniers, les salaires…

 

Comment la SCIC AlterConso se finance-t-elle?

Le but d’AlterConso n’est pas de s’enrichir, mais son fonctionnement coûte de l’argent: location d’un local, achat de camion, location de lieux de distribution, salaires des coopérateurs salariés…

Les coopérateurs ont mis en place un système de financement partagé: des frais de fonctionnement sont demandés aux consommateurs en fonction de leurs revenus et une commission est demandée aux paysans en fonction de leur prise en charge de la livraison des produits.

Par souci de transparence, les prix affichés sont toujours les prix intouchés des produits, ceux qui sont versés aux paysans par la coopérative. Il faut donc que les consommateurs ajoutent les frais de fonctionnement.

Par souci d’autonomie et d’indépendance, les coopérateurs ont choisi de s’auto-financer afin d’éviter que la survie de la coopérative ne dépende de subventions.

Chaque mois, le Conseil de Coopération réunit paysans, consommateurs et salariés pour organiser le quotidien de la coopérative.

 

 

Les Conseils de coopération : suivre la vie de la coopérative au quotidien

 

Animés par les co-gérants d’AlterConso, les Conseils de Coopération mensuels permettent le pilotage de la coopérative, en mettant en débat, chaque mois, les actualités de la coopérative.

Ils réunissent des consommateurs, impliqués dans l’association des AlterConsommateurs, des représentants de l’équipe salariés (3 personnes qui tournent à chaque conseil de coopération), et les paysans référents de chaque filière de production (légumes, fruits, pain/gourmand, viande et laitiers).

Leur rôle est d’assurer le suivi des décisions prises en Assemblée Générale, d’organiser les affaires courantes de la coopérative, de préparer les moments forts de notre vie institutionnelle…

UNE PLACE POUR CHACUN

Par la mise en place d’un réseau de distribution équitable, le projet vise à promouvoir et pérenniser une agriculture durable et de qualité. C’est l’engagement de tous les coopérateurs et la collaboration entre paysans et consommateurs qui fait aujourd’hui que ce projet est rendu possible.

Les consommateurs en acceptant de souscrire à un abonnement de paniers de 6 mois minimum, dans un système de vente sans intermédiaire éloigné de la grande distribution, où les prix des produits sont à la hauteur du travail des paysans, permettent de garantir des revenus fixes et équitables aux paysans et de partager les risques, liés aux aléas climatiques notamment, avec eux. Grâce à ce système, les paysans ont une meilleure sécurité financière, car ils peuvent anticiper leurs revenus et de l’écoulement de leurs stocks à venir. Et donc les paysans en retour peuvent proposer des prix plus bas aux consommateurs, puisque leur revenu est (un peu) garanti.

 

Les producteurs coopérateurs

En échange, les paysans s’engagent sur la qualité des produits et sur des méthodes de productions respectueuses des personnes et de l’environnement. Ils sont disponibles auprès des consommateurs afin de répondre à leurs interrogations sur leur agriculture, leurs produits ou leurs prix. Ils s’engagent à être présents dans la coopérative et dans ses temps forts: distributions et moments institutionnels (AG, ateliers de réflexion, Conseil de coopération, réunions de filière, forums…). Les producteurs sont regroupés par filière (légumes, fruits, viande…) et s’organisent entre eux au sein de leur filière, avec l’aide des salariés, pour mettre en œuvre les décisions prises en AG et conseils de coopération et pour  harmoniser leur démarche, leurs prix et répartir leurs ventes au sein d’AlterConso. C’est également le lieu de discussion des retours des consommateurs vis-à-vis de leurs produits. S’il a envie de s’investir plus loin dans la coopérative, chaque producteur peut devenir « réferent » de sa filière: il facilite les échanges entre les producteurs de la filière entre eux et avec les salariés, il représente sa filière lors d’autres moments institutionnels (conseils de coopération, médiations, réunion générale des producteurs) ou lors d’échange avec les autres collèges et il s’assure du respect de l’engagement de chacun. Tous les producteurs sont invités aux conseils de coopération et à l’AG, et la présence des co-gérants y est essentielle.

Les consommateurs coopérateurs

Les consommateurs sont représentés par l’association des AlterConsommateurs au sein de la SCIC. L’association organise des réunions mensuelles: on y prépare les Conseils de Coopération et l’AG, on y discute des remarques et des attentes des consommateurs, mais on y organise aussi des événements visant à faire se rencontrer et mieux se connaître paysans et consommateurs (des visites de ferme, des apéros lors des distributions, des conférences, des fêtes à la ferme…). Ça vous intéresse? Visitez la page de l’association ICI.

Je prends des paniers à Alter mais je n’ai pas le temps ou l’envie de m’investir dans l’association?

Tu n’es pas obligé d’être membre du bureau de l’association pour pouvoir venir aux réunion de l’asso. Tous les consommateurs y sont les bienvenus, même pour une seule fois.

Les consommateurs peuvent aussi s’investir par d’autres biais. Ils sont invités aux réunions de filières pour donner leur avis, mais aussi pour comprendre le travail des paysans, l’organisation au sein de la coopérative et le choix des prix. Ils participent aux Conseils de coopération et votent lors de l’AG. Ce n’est pas l’association qui vote, mais bien chaque consommateur, qu’il soit membre de l’association ou non.

Toujours pas le temps de faire tout ça?

Le cœur de l’engagement des consommateurs, c’est aussi une démarche de consommation éclairée au quotidien. Les retours des consommateurs sur la qualité et le prix des produits, leur avis sur l’organisation, mais aussi leur force de proposition sur de nouveaux produits ou de nouveaux formats sont essentiels à la bonne marche de la coopérative. Les moments de distribution sont l’occasion d’échanger régulièrement avec les producteurs et les salariés présents. Les avis et besoins exprimés sont systématiquement notés par les salariés, qui les font remonter aux autres salariés et/ou en réunions de filière.

Les salariés coopérateurs

Les salariés coopérateurs ont à charge toute l’organisation logistique du système de paniers AlterConso, le développement de la coopérative et s’occupent de faire le lien entre les paysans et les consommateurs. Il y a aujourd’hui 8 salariés, qui travaillent 30h/semaine pour le même salaire, qui est voté en AG. Il n’y a pas de hiérarchie entre les salariés et tous font le même travail. Chaque jour, les salariés s’occupent de la gestion administrative de base de la coopérative, vont chercher les produits auprès des paysans, les ramène au local de la coopérative, les trient et les emmènent sur les lieux de distributions. Tous les salariés sont référents d’une filière qu’ils vont gérer avec les producteurs concernés et dans laquelle ils représentent les salariés. Pour la gestion de plus grande ampleur de la société, les salariés se sont également répartis par pôle: comptabilité, plannings, communication, logistique/développement. Bien que répartis par pôle et par filière, les salariés prennent les décisions d’organisation tous ensemble lors de réunions hebdomadaires.

 

C’est cet échange constant, cette collaboration entre paysans, consommateurs et salariés, la force de proposition de chacun, qui fait vivre, évoluer et perdurer la coopérative AlterConso.